samedi 5 juin 2010

Emèse atelier monétaire et sanctuaire d'Elagabale - Spes sur un denier de Septime Sévère

Ce denier a été frappé à Emèse (aujourd'hui Homs en Syrie), ville natale de la femme de Septime Sévère, Julia Domna, au tout début de son règne. Au revers l'Espérance, bénit les entreprises de Septime Sévère au moment où il combat son rival Pescennius Niger. L'ensemble des monnaies que l'on considère comme étant frappées à Emèse forme une entité bien constituée: style, types utilisés, traitement des légendes. Cependant, l'attribution à la cité d'origine de Julia Domna est conjecturale, mais il apparait évident qu'il s'agit d'une ville syrienne. L'étude des trésors trouvés à Dura montre que les monnaies attribuées à Emèse sont bien plus nombreuses dans les dépôts que celles de Laodicée, ce qui suggère que l'atelier dont sortent ces monnaies est plus près de Dura ou du moins plus facile d'accès que Laodicée. Un auteur comme Bellinger suggère plutôt la ville de Zeugma comme atelier monétaire pour ces deniers.


n°S28

Dénomination: Denier

Empereur: Septime Sévère

Avers: IMP CAE L SEP SE-V PERT AVG COS II - Tête laurée à droite.

Revers: BONA - SPES - L'Espérance marchant à gauche, tenant une fleur et relevant sa robe.

Atelier (année de frappe): Emèse (194)

Références: RSC 58 (30£) - RIC 364 (S) - BMC W340 - BnF 6279

Caractéristiques: Argent, 17mm, 2.9g, 12h.

Note: On notera la façon dont le S de SPES est formé avec l'adjonction d'un I. La lettre ainsi formée fait penser au sigma minuscule. Ce type de graphie est typique des ateliers orientaux hellénophones.

Commentaire:

Emèse a très vite adhéré à la cause de Septime Sévère après sa prise de pouvoir en 193. Julia Domna est originaire de cette ville et fait partie de la lignée des prêtres-rois qui dominaient la ville. Un bétyle (littéralement "maison de dieu"), pierre noire conique, météorité tombée du ciel, y est adoré comme étant la demeure d'un dieu: Elagabale. Voici comment Hérodien décrit la pierre: "Ils lui ont élevé un temple immense, décoré d'une grande quantité d'or et d'argent et éblouissant de pierres précieuses. Le dieu n'est pas adoré seulement par les indigènes ; mais tous les satrapes et les rois barbares des contrées voisines lui envoient à l'envi chaque année de magnifiques présents. On ne voit pas dans le temple, comme chez les Grecs et les Romains, de statue faite à l'image du dieu par la main d'un artiste habile; mais on y remarque une grande pierre, ronde par le bas et se terminant en pointe : elle a la figure d'un cône; sa couleur est noire : les habitants se glorifient de cette pierre, qu'ils disent tombée, du ciel ; ils font voir aux étrangers qui la considèrent quelques inégalités, quelques formes peu apparentes. Ils affirment que c'est une image imparfaite du soleil, et ils la révèrent à ce titre."

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